Le CAFC ne s’est pas fait en un jour, mais à ce jour, en une soixantaine d’années…

En 1956, une équipe de rugbymen, composée principalement de militaires, policiers et enseignants français, formait le Cercle Athlétique Français de Casablanca (CAFC) qui avait son siège à l’hôtel Washington, quartier Mers-Sultan, mais qui ne pouvait jouer à domicile faute de terrain.

Le 13 avril 1960, le Général Émoul de la Chenelière, Commandant Supérieur des Forces Françaises au Maroc, transférait une parcelle de la base aérienne 155 à la MUCF, en autorisant son occupation par une association sportive française. Le 19 avril, la MUCF louait à un prix symbolique, ces 27 hectares de friche au fond de l’aérodrome de Casablanca (un terrain vague, couvert d’herbes folles et planté de quatre arbres) au CAFC. Le CAFC se structure doucement au gré des matchs de rugby, mais le véritable lancement du CAFC se fera en 1963 lors du passage de l’Escadre Française Méditerranéenne à Casablanca. Les autorités françaises et Monsieur le Colonel Boulhimez, gouverneur de la région de Casablanca, demandent au CAFC d’organiser sur son terrain des rencontres de Rugby, Football, Volley-Ball et Basketball pour les équipes de l’escadre. En 10 jours, un terrain de Football / Rugby fut aménagé, un terrain de Basket / Volley fut créé, et la buvette fut repeinte et réaménagée. Le président Rey et ses rugbymen venaient de lancer la machine qui depuis ne devait plus s’arrêter.

Jean Theot, capitaine de l’équipe de football du Sacré-Cœur, passionné de sport, se chargea de pressentir les futurs dirigeants capables de créer d’autres disciplines sportives au CAFC, et c’est ainsi qu’il persuada, par exemple, MM. Boyer, Brandenburg, Chenudet, Pugliese, Bonnes, Alandette, Bassot, de venir se joindre aux dirigeants du CAFC. Dès lors, des formations sportives françaises extérieures rejoignent le CAFC : le Sacré-Cœur pour le football, le RUC pour le Handball, l’ONA pour le tennis, et plus tard, entre autres, le Rowing Club pour la section aviron-motonautique, le Club Saint-Georges pour l’équitation, le club OHC pour le hockey, le GERS pour la plongée, etc.

Le 24 octobre 1964, les 73 membres du CAFC procédèrent à l’élection du premier comité directeur. Neuf membres furent désignés pour représenter les sections : M. Vernet (Rugby), M. Raynaud (Volley), M. Alandette (Boules), M. Bonnes (Handball), M. Bassot (Canine), M. Caparos (Hockey), Cdt Chalard (Équitation), Dr Horrut (Tennis) et M. Benedetti (Football).

Sept autres membres furent élus au comité de direction : Messieurs Boyer, Brandenburg, Chenudet, Michel, Rey, Theot et Vallier.

1

Les autres membres étaient désignés assesseurs. La première « caisse » du CAFC fut constituée ce jour-là, à l’appel de 250 DH pour chaque membre du comité. Le premier décembre 1964, à l’initiative de M. Brandenburg, le Cercle mettait en place son bureau directeur, son secrétariat et sa comptabilité… le socle du CAFC Général. En 1965, des travaux titanesques sont entrepris, sans aucune aide ni subvention, et ce, jusqu’à ce jour, pour aménager, niveler, arborer ce gigantesque terrain, avec comme monnaie d’échange de la terre végétale contre des tractopelles.
Les années 1970 verront la « mise en dur » des vestiaires et des bungalows existants à l’époque. En 1975, Valéry Giscard d’Estaing procède à la rétrocession de toutes les terres françaises au Maroc à l’État marocain… dont le CAFC. Le terrain passe alors sous la coupe des « Domaines » (ministère de l’Économie) avec lequel le CAFC signe un nouvel accord d’occupation du terrain.
Une vingtaine d’années plus tard, le CAFC reçoit une lettre recommandée des Domaines stipulant que le bail étant arrivé à échéance, il leur faut libérer les lieux sous trente jours. Branle-bas de combat, Claude Clemencin, alors secrétaire général, organise une rencontre entre le président du CAFC et le ministre de l’Économie et des Finances, M. Fathallah Oualalou, à Rabat. Il en ressort que c’est l’AUDA et la CDG qui ont racheté les 470 hectares de « l’aéroport », dont le CAFC. Après de multiples interventions, il s’avère qu’une seule personne pourrait arrêter la procédure. Un membre du CAFC se charge de faire soumettre une requête à Sa Majesté. Quelques jours plus tard, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, donne son aval pour la sauvegarde du CAFC. Après de multiples tractations et compromis avec les promoteurs (le CAFC perdra six mètres sur son pourtour, ce qui l’obligera à faire de considérables réaménagements – mur d’enceinte, déplacement de bungalows, etc.), nouveau bail, réajusté et revu à la hausse, est signé avec l’AUDA.

Nous partons de 73 membres en 1964 pour arriver à ce jour à 27 groupements d’activités et services, proposant 97 activités, réunissant plus de 10 000 membres de 54 nationalités, sur une vingtaine d’hectares viabilisés, arborés, électrifiés, entretenus et sécurisés… Derrière cet incomparable espace en matière de structures et d’aménagements, ce sont plus de deux cents employés qui contribuent tout au long de l’année à la pérennité du CAFC.

En soixante ans, (à la demande de Sa Majesté feu Hassan II) le CAFC a fermé une seule fois ses portes, pour une journée…

À ce jour, et depuis plus de dix ans, Monsieur Jean-Claude Butel, préside aux destinées du Cercle Amical Français de Casablanca.